La notice... et les camos du F.1AZ/CZ (merci Phil!)
Et un petit topo sans prétention.
« The South African Commie Killers »
Tout un programme... mais qu'en est-il exactement ?
Un petit retour en arrière est nécessaire avant de jeter un œil de plus près au décos proposées dans la boite.
L'Afrique du Sud des années 60/70/80, c'est l'Apartheid dans un pays entourés de voisins en pleine guerre civile ou sortant de la colonisation... voire les deux à la fois, et ou les différents mouvements de guérilla sont soutenus par l'URSS ou la Chine. Les forces Sud Africaine sont donc très tôt impliquée aux frontières du pays, voire au delà dans différentes opérations qui seront connues ultérieurement sous le nom de Border War. Le contexte politico-stratégique étant des plus complexes, je ne m'étendrais pas sur le sujet,
mais je me permettrait par contre de vous orientez vers l'excellente série Africa@war chez Helion publishing, si vous souhaiter creuser le sujet.
Déjà utilisatrice de plusieurs versions du Mirage IIICZ (Z pour Zuid Afrika), la SAAF envisage pour rester au diapason de la menace de se procurer un chasseur plus moderne et s'adresse naturellement à Dassault au début des années 70, et en 71, une commande est signée pour seize Mirage F.1CZ (200 à 215), quasi identique aux F.1C de l'AdA avec quelques changements niveau avionique, ainsi que pour trente deux F.1AZ (216 à 245), nouvelle version spécialisée dans l'attaque au sol. Les avions sont livrés entre 1974 et 1976, peu avant la mise en place de l'embargo sur les ventes d'armes établi en 1977.
La carrière du F.1AZ s'est étalée sur 22 ans, avec une utilisation intensive lors de la Border War jusqu'à la fin des années 80, dans un environnement riche en menaces sol/air de tout types, notamment MANPAD. Il semble qu'un seul AZ ait été perdu au combat, le 245 abattu par un missile le 20 février 1988 du côté de Cuito Cuanavale, mais d'autres ont également été perdus sur accident.
Les avions ont portés plusieurs camos durant leur carrière. On trouve dans la boite l'original gris pâle dessous, sable et vert dessus, ainsi que le dernier en date, ou le gris/bleu du dessus remonte haut sur les flancs du fuselage. Il en existe au moins un troisième, schéma identique au premier, mais couleurs semblables à celles des Impala. Pour un avion opérationnel lors de la Border War, on préférera cependant un camo du premier type.
Les CZ pour leurs parts n'ont été opérationnels qu'une quinzaine d'années, sans pour autant démériter, avec plusieurs engagements sur deux périodes distinctes, victorieuse pour la premiière... et pas franchement glorieuse pour la seconde.
Novembre 1981, operation Daisy
Deux CZ pilotés par Johan Rankin et Johan Du Plessis sont scramblé d'Ondangwa pour intercepter deux hostiles détecté décollant de Lubango et descendant vers le sud. Les CZ approchent en BA et sur signal du contrôle aérien remontent plein pot en allumant leurs radars. Deux MiG-21 sont détectés visuellement par Du Plessis à environ 5km sur la gauche, direction opposée et même altitude.
Les Mirages larguent leurs bidons en virant sec à gauche. Les MiGs volent à 500m l'un de l'autre, l'ailier légèrement en retrait... mais droit vers le soleil, mettant Rankin qui engage dans l'impossibilité d'utiliser ses Magics. Il tire donc au canon, à 350m de distance, et enregistre aussitôt des coups au but sur le leader, qui commence à perdre du carburant. Les MiGs réagissent en serrant leur virage et en larguant à leurs tours les réservoirs, et Rankin tente alors de tirer un Magic... sans succès. Il dégage alors du leader pour se positionner derrière le n°2... qui renverse son virage pour se retrouver dans le viseur de Rankin, qui ne lui laisse aucune chance. Le MiG explose à la première rafale, obligeant Rankin à dégager violemment.
Du Plessis doit de son côté laisser s'échapper le leader dans une spirale descendante après avoir par deux fois tenté de lui décocher un Magic... Les MiGs étaient pilotés par deux jeunes officiers Cubains sans grande expérience, les Lieutenants Ezequiel Cancela Vázquez et Donacio Valdés Espionosa, le premier réussissant à rentrer à sa base.
Août 1982
Lors d'une mission d'escorte au profit d'un Canberra effectuant une reconnaissance au dessus de Cahama, le contrôle détecte l'approche de deux hostiles. Le Canberra fait demi-tour, tandis que les CZ, pilotés par Johan Rankin et Cobus Toerrien, grimpent à 30000ft et accélèrent à mach ,95, les deux paires étant nez à nez à 12 nautiques, et se rapprochant à deux fois la vitesse du son. Au merge, les hostiles sont identifiés comme étant des MiG-21, ces derniers tirant leurs missiles en face à face sans aucune chance de faire but.
Les F.1 passent en post-combustion en larguant leurs réservoirs sup, tout en virant serré à droite, complétant rapidement un 180°, tandis que les MiGs virent également à droite, mais sans serrer, préservant leur vitesse et prenant de la distance. Rankin passe alors son radar en émission, espérant déclencher le RWR d'un MiG en générant une évasive qui lui permettrait de s'approcher... et s'est exactement ce qui se passe.
Evaluant la distance sans pour autant avoir de lock radar, Rankin tire alors un Magic qui file droit vers sa cible... puis tombe lorsque son propulseur s'arrête en bout de course! La ciné-caméra révèlera que le missile à été tiré à 3000m, soit hors paramètre à cette vitesse (mach 1.3). Continuant sur sa lancée et en rapprochement, Rankin tire son second missile à 1500m, qui impacte cette fois-ci le MiG-21. Ce dernier, très endommagé, fini par se rétablir pour se diriger vers sa base.
Le second MiG continuant à courir après le Canberra, Rankin se rabat sur lui en se rapprochant rapidement, et ouvre le feu au canon à 200m, faisant exploser la cible. Il traverse sur sa lancée la boule de feu, provoquant l'extinction de son réacteur, qu'il réussira néanmoins à rallumer en vol.
Toerrien, de son côté, ne pourra rattraper le second MiG.
Si la version Cubaine correspondait concernant le premier engagement, ce n'est plus le cas sur le second. Les lieutenants Raciel Marrero Rodríguez (call-sign ‘846’ sur le MiG-21MF C-40) et Gilberto Ortíz Pérez (call-sign ‘324’, sur MiG-21MF C-47) seraient en effet tout deux rentrés à leur base, les deux MiG étant endommagés par des impacts de 30mm... qui ont toutefois conduit à leurs réforme !!!
La suite au prochain numéro!!!
Les CZ portaient à l'origine le même camo que les AZ, mais le 203 que pilotait Rankin lors du second engagement était porteur du camo low viz dont les marques sont dispos dans la boite, et qui était en expérimentation à l'époque.